
Méthodologie et membres du jury :
C’est la grand mode des classements (pour vraiment tout et n’importe quoi, surtout sur tf1), et les restaurants n’en font pas l’impasse. C’est pourquoi, chaque année, et depuis 2002, le magazine anglais « Restaurant Magazine« , organise le classement des meilleurs restaurants du monde. Pour cela, 837 membres du jury, chefs – journalistes gastronomiques, critiques et blogueurs du monde entier sont choisis pour déterminer leurs 7 tables préférées de l’année. Sur le principe, l’idée est bonne. Qui de mieux placé qu’un chef pour citer l’exceptionnel ? Qui de mieux placé qu’un journaliste gastronomique ou blogueur pour arpenter sans relâche les restaurants du monde entier ?Méthodes discutables :
Mais forcément, il y a des failles dans cette méthode… Comment un chef a-t-il le temps de visiter l’ensemble des restaurants ? Sur quel fondement se base un journaliste pour sélectionner telle ou telle adresse ? Comment une table méconnue, tranquille en basket, pourrait-elle un jour être listée et rentrer dans le club le plus select de la gastronomie ? Et c’est bien sur le bouche à oreille, et les différentes critiques qui nous amènent à choisir ou pas un restaurant. La boucle est donc bouclée. Le classement lui même suscitant la curiosité des jurys et favorisant les meilleurs, les nouveaux, ou les plus fortes progression. Sans forcément visiter l’établissement…Old Vs New School !
Un des points positif de ce type de classement, c’est la claque mise aux idées poussiéreuses, et principalement françaises. Commençons par les guides : en effet, et je ne m’en cacherais pas sur le blog, le petit guide rouge me laisse pantois. Le calcul des notations est-il toujours d’actualité. Les critères sont-ils toujours honorables (services « balai dans le cul », argenteries et décos prout-prout ?). Il me parait indispensable aujourd’hui de découvrir d’autres guides, comme lefooding.com par exemple. Mais aussi, et bien sur la blogosphère, source intarissable d’informations (chacun ayant bien sur ses défauts, et pas toujours opposés aux guides classiques, mais bon…) Sans parler de cette mentalité bien française qui s’indigne, au moment où la cuisine française entre au patrimoine mondial, de ne pas voir ses grandes tables dans ce classement ? Il faut peut être alors se poser les bonnes questions. La poularde de Bresse aux morilles, ou le fondant au chocolats sont-ils toujours de la cuisine de pointe ? Il ne faut pas confondre cuisine traditionnelle et cuisine de qualité. La cuisine doit s‘adapter à sa société et ses contemporains et je ne suis pas sur que toutes les grandes maisons françaises l’aient toujours bien comprisClassement :
Bon revenons au classement et aux grandes tendances :
- Le danois Noma reste Ze Best - El Bulli n’est plus, et le Fat Duck descend de 2 places. Est-ce la mort de la cuisine moléculaire ? - L’Espagne monte en puissance : 3 tables dans les 10 premiers (2-3-8) et de fortes progressions - L’alinea poursuit son plan de conquête du monde (Je rêve de faire ce restaurant…) - La France est toujours bien présente, mais pas dans le haut du panier - Le Chateaubriand confirme sa position de trublion de la cuisine hexagonale - Anne-Sophie Pic est élue meilleur chef femme mais n’apparait pas dans le top50…(les mentalités n’évoluent quand même pas vite !)- Noma (Danemark)
- El Celler De Can Roca (Espagne)
- Mugaritz (Espagne)
- Osteria Francescana (Italie)
- Fat Duck (UK)
- Alinea (USA)
- D.O.M. (Brésil)
- Arzak (Espagne)
- Chateaubriand (France)
- Per Se (USA)
- Suite…
4 réflexions au sujet de « World’s best Restaurant 2011 : Qui controle ce monde d’épicuriens ? »